Intelligence émotionnelle – D. Goleman / Résumé 2
Partie 1 : Le Cerveau émotionnel
A quoi servent les émotions ?
Les sociobiologistes disent que nos émotions nous aident à affronter des tâches et des situations trop importantes pour être confiées au seul intellect. Elles jouent un rôle majeur dans nos vies. Elles sont inscrites dans notre système nerveux sous forme de réaction automatique, parce que, pendant longtemps, elles nous ont aidé à survivre.
Pour l’essentiel, toutes les émotions sont des incitations à l’action (latin motere = mouvoir). Chaque type d’émotion prépare le corps à un type de réaction. En voici quelques exemples :
- La colère : libère l’énergie nécessaire à une action vigoureuse (sécrétion d’adrénaline)
- La peur dirige le sang vers les muscles (fuite ou combat). Sécrétion massive d’hormones qui mettent le corps en état d’alerte.
- Le bonheur : augmentation de l’activité du centre cérébral qui inhibe les sentiments négatifs, accroit l’énergie disponible et ralentit l’activité des centres générateurs d’inquiétude. Cet état procure un apaisement général. L’individu accomplit avec empressement et enthousiasme ses tâches ; il se fixe des buts plus variés…
Comment le cerveau s’est-il développé au cours de l’évolution?
Au cours des millions d’années de l’évolution, le cerveau s’est développé de bas en haut. La partie la plus primitive du cerveau que nous partageons avec la plupart des espèces est le tronc cérébral qui entoure l’extrémité supérieure de la moelle épinière. Le cerveau primitif gouverne les fonctions vitales essentielles (respiration, métabolisme, mouvements réflexes etc…). C’est un ensemble de régulateurs préprogrammés qui permet au corps de fonctionner normalement et de réagir pour survivre.
De cette racine primitive émergent les centres nerveux, sièges des émotions. Avec les premiers mammifères sont apparues de nouvelles couches essentielles du cerveau émotionnel. Elles entourent le tronc cérébral et ressemblent à une couronne. C’est le système limbique. Lorsque nous sommes sous l’emprise d’une émotion (désir ou fureur), c’est le système limbique qui commande. En se développant, ce système se dote de 2 outils très performants : la capacité d’apprendre et la mémoire.
Des centaines de millions d’années plus tard, le cerveau des mammifères connut une forte poussée de croissance et plusieurs couches de cellules cérébrales formèrent le néocortex. Celui-ci offrit un extraordinaire avantage intellectuel. Le neocortex d’homo sapiens a donné naissance à tout ce qui spécifiquement humain : pensées, assembler et comprendre les perceptions sensorielles etc… . Il ajoute aux sensations ce que nous pensons d’elles et nous permet d’avoir des sensations en retour sur les idées, les symboles, les produits de l’imagination et les œuvres d’art.
Le néocortex grâce à une adaptation beaucoup plus fine et précise constitue un énorme avantage pour la survie. Cet avantage résulte de la capacité du néocortex à élaborer des stratégies et à planifier à long terme. Ainsi, l’art et la civilisation sont les fruits du néocortex.
En fait, chez l’être humain, deux catégories « d’esprit » interagissent : l’une pense, ce que le sens commun nomme la tête tandis que l’autre ressent, métaphoriquement, le cœur. L’interaction donne naissance à la richesse de notre vie intérieure.
Le premier, l’esprit rationnel est le mode de compréhension dont on est le plus conscient : pondéré, réfléchi, logique. L’autre est impulsif, puissant, parfois illogique.
La plupart du temps, ces deux esprits fonctionnent en parfaite harmonie en associant leur mode de connaissance et d’appréhension du mode extérieur. Il y a d’ordinaire un équilibre entre les deux.
Pourtant, ces deux niveaux cérébraux peuvent fonctionner aussi de manière semi-indépendante. Quand les passions s’emballent, l’esprit émotionnel prend le dessus. C’est un « coup d’état » du cerveau limbique.
C’est ce que nous verrons dans notre prochain article.