Connaissance et maîtrise de soi – D. Goleman / Résumé 4
Partie 2 : La nature de l’intelligence émotionnelle
Connaissance et maîtrise de soi
Dans les trois articles précédents, nous avons appréhendé les mécanismes du cerveau émotionnel. La partie suivante du livre de Daniel Goleman aborde la nature de l’intelligence émotionnelle et ses différentes composantes :
- La connaissance de soi.
- La maîtrise de soi, de ses « passions » et « pulsions.
- La capacité à se motiver soi-même en vue d’un objectif lointain, qui est décrite par D. Goleman comme l’aptitude maîtresse.
- L’empathie.
- L’art de bien s’entendre avec les autres.
C’est ce que nous allons examiner plus en détail dans les articles qui suivent.
Et tout d’abord : la connaissance soi
La connaissance de soi ou la conscience de soi désigne une attention permanente à son état intérieur, en ce compris, les émotions. Au niveau physiologique, cette conscience de soi semble reposer sur une activation du néocortex, le cerveau pensant, qui contient notamment les aires du langage. Celles-ci cherchent à identifier et à nommer les émotions.
L’observation de soi-même consiste donc en une conscience impartiale de ses sentiments, qu’ils soient positifs ou négatifs, passionnés ou agités.
Prenons l’exemple de la colère. Je peux me mettre en colère, être submergé par cette émotion et piquer … une vraie colère !
Les conséquences seront très différentes si, au lieu de me laisser submerger par cette émotion, je pense de manière consciente, avant que la colère n’éclate : « c’est de la colère que j’éprouve ».
Le fait d’identifier cette émotion par son nom, entraîne une modification de l’activité mentale : les circuits néocorticaux surveillent désormais attentivement l’émotion en question. J’ai pris conscience de manière attentive et objective de mon état intérieur.
Mais souvent, les émotions sont inconscientes ! C’est seulement quand les pulsions affectives acquièrent une force suffisante qu’elles pénètrent dans le champ de la conscience. Certaines personnes sont plus éveillées sur le plan affectif et détectent plus vite que d’autres, en elles-mêmes, les premières manifestations d’une émotion comme la peur, la tristesse ou la joie. Cette prédisposition à l’introspection caractérise la conscience de soi.
Lorsque l’émotion est identifiée par la conscience, elle est enregistrée dans le cortex préfrontal. Cette prise de conscience constitue la première étape du processus de l’intelligence émotionnelle indispensable à la deuxième : la capacité à maîtriser ses émotions. Comme par exemple, contrôler une vive irritation ou encore, parvenir à se débarrasser de sa mauvaise humeur.
La maîtrise de soi, de ses « passions » et « pulsions
C’est la clé du bien-être affectif. Les émotions trop intenses ou qui durent trop, compromettent notre équilibre. C’est le rapport entre les émotions positives et négatives qui détermine le sentiment de bien-être. La gestion de nos émotions est une tâche de tous les instants. L’art de s’apaiser est primordial.
Mais en ce qui concerne les émotions négatives ordinaires, les mesures que nous prenons ne sont pas toujours efficaces. La plupart des gens se plaignent d’être le jouet de leurs humeurs.
Par exemple, les esprits anxieux s’enferment dans un cercle vicieux, chaque souci renvoyant à un autre pour finalement revenir au premier.
Cette réaction possède toutes les caractéristiques d’une forme atténuée de coup d’état émotionnel (voir notre article précédent). Les soucis créent un état constant d’anxiété et enferment l’individu dans une vision : l’objet de ses tracas prend toute la place.
Si ce cycle s’amplifie, il dégénère en un authentique détournement neuronal et aboutit aux troubles associés de l’angoisse : phobies, obsession, compulsion et crises de panique. Dès ce moment, l’inquiétude échappe à tout contrôle.
Pour remédier à l’anxiété ou à d’autres émotions négatives qui nous submergent, le premier pas, comme nous l’avons vu, est le développement de la conscience de soi. Elle permet de percevoir les bouffées d’émotions, comme l’inquiétude, dès leur origine.
Ensuite, apprenons à dire « non » aux pulsions destructrices de notre équilibre affectif ! Comment ?
Prenons un exemple : j’identifie en moi un état anxieux. Imaginons alors ce dialogue intérieur :
« je ressens de l’anxiété. Est-elle fondée ? Ne suis-je pas le jouet de mon amygdale (celle du cerveau émotionnel, pas de la gorge) qui a emmagasiné la teneur émotionnelle d’expériences antérieures fortes… ? Oui, et je sais même à quelles expériences correspond cette anxiété. Mais La situation présente est-elle comparable ? En fait, non, il existe de nombreuses différences. Qu’y-a-t-il de différent ? Quelles sont les ressources actuelles sur lesquelles je peux m’appuyer …. ? »
Au niveau du fonctionnement du cerveau, grâce à ce dialogue intérieur, mes lobes frontaux inhibent et contrecarrent les décisions foudroyantes de l’amygdale, un peu comme s’ils connaissaient le code secret de l’alarme pour la désamorcer.
Enfin apprenons à résister à nos pulsions et à cultiver les émotions positives comme l’enthousiasme, la confiance en soi et la persévérance pour atteindre un objectif. C’est ce que nous verrons dans notre prochain article : l’aptitude maitresse.