Lorsque les émotions prennent le pouvoir – D. Goleman / Résumé 3
Partie 1 : Le Cerveau émotionnel
Lorsque les émotions prennent le pouvoir
Toutes les réactions que nous appelons émotionnelles proviennent du système limbique, c’est-à-dire, du cerveau émotionnel (et plus particulièrement, de l’amydgale, attention, celle du cerveau, pas de la gorge). Et il arrive que ce centre émotionnel prenne le contrôle des opérations, en cas de danger par exemple !
Mais pas que.
L’éclat de rire est un exemple positif agréable de « prise de pouvoir » du système limbique/cerveau émotionnel.
Donc, cette «prise de pouvoir » n’est pas forcément négative.
Le cerveau émotionnel est le siège du contenu affectif de toutes nos expériences.
Il joue un rôle central dans les sentiments et la sensibilité. Sans lui, la vie perd son sens et sa saveur.
De ce fait, il est donc absurde de vouloir exclure les émotions et de tenter de les ignorer.
Au contraire, le dialogue permanent entre le cœur et la raison constitue le mode de fonctionnement et la nature même de l’intelligence émotionnelle. En langage plus scientifique, il s’agit de l’interaction entre le système limbique, le cerveau émotionnel, et le néocortex, le cerveau rationnel –
Toutefois, des études montrent que notre cerveau émotionnel a sa propre logique, ses idées à lui, tout à fait indépendantes de l’esprit rationnel. Le cœur a ses raisons que la raison ignore ! Ces « opinions inconscientes » sont des souvenirs affectifs enregistrés dans notre cerveau émotionnel.
Exemple : Je suis coincé dans un ascenseur qui est tombé en panne et tout à coup, je suis pris d’un sentiment de panique. Cette situation me rappelle inconsciemment un endroit où j’ai été enfermé étant petit.
Dans ce type d’expérience intervient l’hippocampe qui est une partie du cerveau émotionnel. L’hippocampe mémorise les faits bruts (l’enfermement quand j’étais petit) et l’amygdale retient leur teneur émotionnelle (la peur que j’ai ressentie). Plus l’amygdale sera stimulée, plus profonde sera l’empreinte. De la sorte, les souvenirs d’événements effrayants sont pratiquement indélébiles.
Ce qui signifie, notons-le au passage, que le cerveau possède deux systèmes de mémoire : l’un pour les faits ordinaires, l’autre pour les faits chargés d’émotions.
Reprenons l’exemple du danger, réel ou perçu : le stress survient.
Le cerveau émotionnel prépare le corps à réagir rapidement en stimulant les glandes surrénales qui produisent les hormones (épinéphrines et norépinéphrines) qui se répandent dans l’organisme et le mobilisent quasi instantanément. Le cerveau émotionnel est d’une efficacité redoutable face à une situation dangereuse. Il utilise une voie rapide, directement en connexion avec le corps, et dont la vitesse de circulation de l’information est de l’ordre du millième de seconde. Le cerveau rationnel (néocortex), lui, n’a pas encore eu le temps de comprendre ce qu’il se passe.
Chez les oiseaux, les reptiles et les poissons, ce circuit court du cerveau émotionnel, ultra rapide, constitue l’essentiel de la vie mentale. Leur survie dépend en effet de la détection constante des prédateurs et des proies. Mais chez l’homme, ce circuit ne joue plus qu’un rôle secondaire, en grande partie limitée aux crises émotionnelles.
Dans la complexité de l’univers social qui est le nôtre, ces crises émotionnelles entraînent des réactions inappropriées et peu efficaces.
Pourquoi ? Parce que, quand le cerveau émotionnel perçoit un début de signal de danger, il en tire immédiatement une conclusion et déclenche l’alarme avant même d’avoir reçu entière confirmation des faits.
Dès lors, les réactions sont stéréotypées, peu flexibles et se limitent à des variantes de comportements d’attaque ou de fuite.
Ainsi, de façon un peu caricaturale, un supérieur hiérarchique peut évoquer pour moi, inconsciemment, une sorte de prédateur, donc un danger.
Mon cerveau émotionnel, s’il prend le contrôle, va générer en moi une situation de stress avec les comportements peu adaptés qui s’y rapportent.
Face aux situations émotionnelles critiques, le cerveau rationnel (le néocortex préfrontal) joue le rôle de chef d’orchestre.
Si ses réactions sont plus lentes que celle du cerveau émotionnel, elles sont plus réfléchies et ont un registre beaucoup plus large et plus adapté à la complexité de la vie en société.
En conclusion, nous avons deux cerveaux, deux esprits et deux formes d’intelligence : la rationnelle et l’émotionnelle.
L’Intelligence Émotionnelle (I .E.) importe autant que le Quotient Intellectuel (Q.I.). Lorsque le dialogue s’instaure correctement entre ses deux entités, l’intelligence émotionnelle et l’intelligence rationnelle, ces deux intelligences s’en trouvent améliorées.
Il ne s’agit donc pas de de substituer la raison aux émotions mais plutôt, comme le disait Érasme, de trouver le bon équilibre entre les deux, c’est-à-dire l’harmonie entre la tête et le cœur.